Les neuropathies : quel impact sur les pieds ? | ![]() |
Le terme de « neuropathie » englobe l’ensemble de troubles fonctionnels affectant un ou plusieurs nerfs du système périphérique nerveux. Le diabète constitue l’une des principales explications aux neuropathies, avec des répercussions sur les pieds nécessitant une vigilance accrue afin de limiter le risque de complications. Avec des impacts à la fois moteurs et sensoriels, les neuropathies podologiques impliquent alors un chaussage particulier. Mécanismes, dépistage, prise en charge médicale, conseils pour choisir la bonne paire de chaussures, etc. : Podexpert fait le point.
Une neuropathie périphérique désigne un trouble des nerfs dits « périphériques », en opposition aux affections du système central (cerveau, moelle épinière). On distingue deux sortes de neuropathies : les polyneuropathies et les mononeuropathies.
La polyneuropathie périphérique (ou mononeuropathie multiple) désigne les neuropathies qui affectent ou mois deux des trois familles de nerfs qui composent notre organisme : sensitifs, moteurs et/ou autonomes.
Elle peut notamment se manifester par des engourdissements, un déficit moteur ou encore une altération du contrôle de certains organes (vessie, pénis, etc.).
Les polyneuropathies peuvent survenir de façon soudaine ou progressive. Leurs origines sont multiples : infections, exposition à des toxines, prise de médicaments, carences alimentaires, maladies, etc.
À l’inverse de la polyneuropathie, la mononeuropathie résulte de la compression d’un seul nerf.
Parmi les mononeuropathies courantes, on retrouve notamment le syndrome du canal carpien, les méralgies paresthésiques et les compressions des nerfs ulnaire et péroniers.
Environ un tiers des neuropathies sont d’origine inconnue. On parle alors de neuropathies idiopathiques.
Chez les deux tiers restants des patients, les explications sont multiples :
Les symptômes d’une neuropathie peuvent survenir de façon soudaine ou progressive selon la cause (on parle alors d’une neuropathie aigüe ou chronique). Les manifestations varient en fonction du système affecté.
Comme son nom l’indique, une affection motrice impacte le système nerveux responsable de la mobilité, provoquant une faiblesse musculaire.
Les symptômes associés sont les suivants :
En cas d’atteinte du système sensitif, les signaux sont les suivants :
Enfin, la forme autonome affecte les nerfs responsables du contrôle des organes et se reconnaît aux signaux suivants :
Les neuropathies peuvent résulter de l’atteinte d’un ou plusieurs nerfs appartenant au système nerveux dit « périphérique » :
Les neuropathies peuvent endommager plusieurs parties d’un nerf.
On distingue ainsi les lésions de :
Une atteinte au niveau des pieds peut s’accompagner d’un ou plusieurs symptômes sensoriels :
Les impacts sensoriels sont associés à des impacts moteurs tels que :
Le diagnostic d’une neuropathie périphérique doit être établi par un médecin.
Lors de la consultation, ce dernier interroge le patient sur les symptômes rencontrés, ses habitudes de vie (consommation d’alcool, comportement sexuel, etc.) et son état général. Il vérifie également ses antécédents familiaux et les effets secondaires d‘un potentiel traitement en cours ou terminé récemment (trithérapie, chimiothérapie notamment).
Dans un second temps, le médecin réalise un examen afin d'évaluer :
En fonction des résultats obtenus suite à cette première consultation, des examens complémentaires peuvent être envisagés.
Les analyses sanguines permettent d’écarter ou d’identifier certaines affections potentiellement responsables d’un trouble du système périphérique :
Les études conduction nerveuse servent à vérifier la bonne vitesse de transmission des messages envoyés aux muscles par les nerfs.
Au cours de l’examen, des petites électrodes sont placées sur le nerf défectueux afin de le stimuler à l’aide d’impulsions électriques. En parallèle, d’autres électrodes capturent son activité.
Un ralentissement de l’impulsion est synonyme de lésion.
Plus précis qu’une IRM, un électromyogramme permet de déceler une potentielle faiblesse musculaire. Il mesure l’activité électrique dans les muscles à l’aide d’une fine aiguille plantée dans le muscle et reliée à une électrode.
L’enregistrement via un oscilloscope permet alors de valider ou non la présence d’une polyneuropathie ou mononeuropathie périphérique.
Une biopsie consiste à prélever une petite partie d’un nerf ou de l’épiderme dans le but d’un examen sous microscope.
Les biopsies sont réalisées soit :
Les mesures préventives incluent notamment :
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Le traitement des neuropathies des pieds dépend avant tout de l’origine du problème. Après consultation médicale, il convient de s’attaquer à la cause identifiée afin de soulager la douleur neuropathique dans les jambes du patient.
Si l'origine du problème ne peut être traitée, la prise en charge consiste alors à soulager la douleur à l’aide d’une prescription médicamenteuse et des exercices de kinésithérapie notamment.
Soulager les douleurs liées à une mononeuropathie passe le plus souvent par du repos, l’application d’une source de chaleur et la prescription d’anti-inflammatoires.
En cas d’échec des traitements classiques, une intervention chirurgicale peut être préconisée afin de libérer le nerf comprimé.
La prise en charge des polyneuropathies dépend de l’origine du trouble :
La prescription de médicaments ciblés peut également permettre de soulager les problématiques particulières générées par une polyneuropathie :
Les affections nerveuses d’origine diabétique nécessitent une approche particulière.
L’objectif est double :
Le port de semelles et chaussures orthopédiques est également fortement recommandé.
Une atteinte podologique implique un chaussage particulier afin de gagner en confort de marche et limiter le risque de complications :
Une lésion nerveuse dans les pieds se traduit par des symptômes sensoriels et/ou moteurs : picotements, engourdissements, perte de sensibilité, affaissement, etc. entraînant de difficulté à la marche. En cas de doute, un examen clinique approfondi permet d’identifier la ou les causes du trouble nerveux (consultation médicale, analyses sanguines, électromyogramme, biopsie).
L’approche thérapeutique des neuropathies dépend de l’origine du problème : cancer, exposition à des substances toxiques, diabète, mauvaise hygiène de vie, etc. La prise en charge consiste généralement à s’attaquer directement à la cause.
Si la guérison complète est impossible, une prescription médicamenteuse et des exercices de kinésithérapie peuvent être envisagés pour soulager la douleur.
Le maintien d’une activité physique et régulière douce est fortement conseillé en cas d’atteinte neuropathique. La mise en mouvement contribue en effet à limiter la douleur. La durée et l’intensité de l’effort doivent cependant être adaptées à la condition physique de chacun.
Auteur : Philippe Vesin - Podo-orthésiste